Le Salon, organisé comme habituellement par l’Office national de l’artisanat, se résume donc cette année à un espace commercial. On retrouve des artisans de qualité, venus des 4 coins du pays, pour représenter les savoir-faire tunisiens et montrer une fois de plus la richesse de notre artisanat : cuivre martelé, travail de l’alfa, de la soie, couffins, tapis… On sent également une nette diminution des produits « made in China » qui avaient tendance à affluer ces dernières années. Cependant, il faut avouer que la crise économique que connaît actuellement le pays se fait ressentir sur le Salon. Moins d’acheteurs, pas de commandes de gros, et, absence des acheteurs étrangers , inquiètent les artisans. Les stocks n’ont pas été écoulés au printemps et les commandes n’affluent donc plus. « Il m’est arrivé que 10Dt n’entrent même pas dans ma boutique ces 2 derniers mois », explique un tisserand. Cette crise est certes dramatique pour les petits artisans mais s’explique facilement du fait de notre Révolution qui, espérons-le, sera passagère. » Rome ne s’est pas construite en un jour ! »
Par contre, il serait temps de prendre conscience du potentiel créatif et économique de notre artisanat. Alors qu’un mouvement revendiquant le « Consommons tunisien » se fait entendre depuis un certain temps et que l’artisanat tunisien s’expose à New-York (Carthage Handcraft en décembre 2010) ou à Paris (Yed Main en octobre 2009), les ruelles d’un Sidi Bou Saïd ou d’un Port el Kantaoui n’ont jamais cessé d’exposer leur » bric à brac » et les souks du pays leur « made in China ». Dans cette nouvelle Tunisie porteuse de tant d’espoir et si prometteuse, il serait peut-être temps de voir une transversalité dans la façon de travailler entre les ministères mais aussi les autorités locales. Et souhaitons également que le ministère du Commerce et de l’Artisanat et celui du Tourisme travaillent enfin ensemble pour donner toute sa chance au potentiel touristique de notre artisanat.
Aurélie Machghoul