Loin des petits trains pour touristes des zones comme Hammamet, Sousse, Mahdia…, ce qui est proposé ici c’est un voyage dans le temps, dans l’histoire du pays en empruntant ses voix ferrées.

Il faut dire ici que la Tunisie compte plus de 267 gares et stations réparties sur tout le territoire. Tout un patrimoine, datant principalement du début du XXème siècle, souvent laissé à l’abandon et qu’il est temps de préserver, de valoriser et de faire connaître. C’est d’ailleurs une des missions que s’est fixée l’Association Patrimoine 19-20 créée en octobre 2011 et qui compte surtout des architectes et urbanistes.

Espérons que la SNCFT et cette association sauront travailler ensemble pour une approche transversale alliant sauvegarde et valorisation du patrimoine mais aussi promotion touristique tant à l’échelle nationale qu’internationale. Car un patrimoine n’a aussi d’intérêt que s’il reste vivant et qu’on ne le fige pas dans une vision nostalgique du passé.

Mais revenons, à nos trains… Le plus connu est très probablement le petit train touristique du Lézard rouge qui, au départ de Métlaoui, permet la découverte des Gorges de l’oued Selja. Alors, pourquoi ne pas envisager de traverser d’autres régions comme celles du nord (Bizerte) et du Nord-ouest (Le Kef et Ghardimaou) à bord du « cheval de fer ».

D’autant plus que ces régions sont déjà très bien desservies et le train est un moyen à la fois sur et rapide. Tunis n’est qu’à 2h50 du Kef. La voie traverse des paysages vallonnés d’une rare beauté : Gaafour, Le Sers, Dahmani, Le Kef puis Kalaa… ou encore Tunis, Béja, Ghardimaou à la frontière algérienne… Outre les horaires réguliers, sur demande, des trains peuvent être spécialement affaités par la SNCFT pour des privés (voyage-dîners d’entreprise, séminaire…) mais aussi pour des associations de tourisme alternatif qui souhaitent par exemple organiser des randonnées à la journée dans certaines régions. Ce fut le cas en 2011 avec l’Association Astarté ou encore en 2012 avec l’Association tunisienne des Randonneurs et son Althiburos XPress.

Le développement des lignes et du tourisme ferrovières constitue un vrai atout pour une région, à la fois pour son désenclavement mais aussi pour la diversification des produits touristiques qu’elle propose sur place. Certaines lignes comme le luxueux “Orient Express” reliant Paris à Venise puis Istanbul ou encore le “Transibérien” reliant Moscou à Vladivostok ont nourri la littérature européenne et ont ainsi permis aux villes que le train traversait d’acquérir une aura internationale.

Et puis découvrir une région en train c’est s’inscrire dans une certaine forme de tourisme alternatif, moins invasif, plus respectueux de la nature mais aussi adopter un autre rythme de voyage, plus attentif aux paysages, à la saisonnalité de la nature et aux rencontres humaines que le train permet.

AM

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