Face à la crise en Europe et depuis la révolution, le tourisme Tunisien semble avoir compris que son salut ne pourrait venir que de la diversification de ses marchés. C’est donc dans ce contexte que s’inscrit  la récente réunion entre le ministre sortant  du Commerce et du Tourisme, Mehdi Haoues, et Mikhaïl Bagdanov, vice-ministre russe des affaires étrangères.

La Tunisie reçoit annuellement environ 200 000 touristes russes. L’Egypte et la Turquie reçoivent 3 millions de russes annuellement chacune. Les questions tombent alors en cascade: Comment donner de la visibilté à la destination Tunisie? Pourquoi ce gap? Quelles sont les attentes de la clientèle russe? Comment rattraper ce retard?

Du côté du Ministre du Tourisme, on ne peut réponses plus protocolaires: “Les préalables nécessaires seront mis en oeuvre pour la réalisation de cet objectif ambitieux” et des efforts sont consentis pour renforcer la promotion et diversifier l’offre afin qu’elle réponde au mieux aux attentes du touriste russe. Pour le moment, la destination milite en faveur de la levée des restrictions de voyages des touristes russes dans le sud tunisien.

Du côté de la Russie, le ministre russe qui a effectué une visite de travail du côté de Djerba et Tozeur a eu le loisir de constater de “visu ” la nouvelle réalité dans la région du Sud. M. Mikhaïl Bagdanov, a fait part de la volonté qui anime son gouvernement de contribuer à l’essor économique de la Tunisie. il a précise que la Tunisie “jouit aujourd’hui d’une bonne image auprès de l’autorité publique mais aussi auprès du peuple russe”.

En attendant quoi de neuf pour séduire cette  nouvelle clientèle?

Reste que pour le moment la région de Tozeur est sinistrée. Des hôtels sont fermés, la vie nocturne est quasi nulle et on ne signale pas l’ouverture de nouveaux projets…Tout en cherchant à attirer une nouvelle clientèle, il faut songer à offrir des réponses à ces attentes. Quoi de neuf donc dans la région? Pas grand chose! Les russes aiment dépenser, faire du shopping, jouer au casino…

Autant de produits à mettre sur pied et qui contribueront à construire de vraies destinations touristiques tunisiennes. Pour le moment, c’est uniquement  le budget de promotion sur le marché russe qui a été multiplié par  250% en attendant que l’offre le soit autant.

Ce budget servira à maintenir le rayonnement dont jouit la Tunisie actuellement grâce à la révolution. Il soutiendra la destination et tentera de la doter de l’essentiel: De vrais représentants qui parlent russe, une présence massive sur internet, un vrai resserrage sur les produits qu’affectionnent les russes comme la thalassothérapie ou qu’ils découvrent comme le golf…

Il va de soit qu’il est important de veiller à diversifier les différents segments de cette clientèle certes moins frileuse au contexte politique général que l’europpénne, mais qui est cependant très sollicité par des destinations qui ont plus d’un tour dans leurs sacs et face auxquelles la Tunisie, en attendant sa révolution touritique, ne fait pas encore le poids.

Amel Djait

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