Alors que le Salon de l’Artisanat Tunisien est en train de se clôturer avec un taux record d’affluence, la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie (FTH) se rapproche des artisans et met en place un programme ambitieux pour soutenir les belles productions et encourager l’innovation artisanale. Et franchement, à l’heure où le secteur se porte si mal, seulement 0,4% des exportations du pays en 2014, cette action, même si elle reste encore symbolique, est salutaire.
Par Amel DJAIT
La FTH a déclaré que l’une de ses missions est la valorisation de la Tunisie et de son patrimoine. Elle met cela rapidement en exercice et c’est ainsi que son Bureau Exécutif s’est rendu au Salon de l’Artisanat (du 29 avril au 07 mai 2017 au Parc des Expositions du Kram), à la rencontre d’exposants, artisans et créateurs. Son ambition est de prendre connaissance des nouveautés, des tendances et de la créativité de l’année. Il a surtout signé des conventions.
Les conventions signées au nom des 300 enseignes hôtelières adhérentes de la FTH ont pour objectif global la promotion de l’artisanat tunisien. Elles portent sur trois volets :
- La possibilité pour les artisans indépendants d’organiser des expositions-ventes temporaires dans les hôtels
- La possibilité de vente de leurs produits dans les galeries marchandes des hôtels
- L’acquisition par les hôtels de meubles et d’objets authentiquement tunisiens
L’ambition est bien entendu que les artisans traditionnels et les nouveaux créateurs d’artisanat puissent établir un contact avec une partie du secteur du tourisme pour se faire connaître et faire connaître leurs produits auprès des clients des hôtels aussi bien locaux qu’étrangers.
Il va de soit que pareille démarche ne saurait être cohérente si le même Bureau ne prenait des mesures pour pousser les mêmes 300 enseignes hôtelières adhérentes de la FTH à reconsidérer les bails de location des boutiques qu’ils abritent en leur sein. Faute de pouvoir exclure les “chinoiseries”, ne serait-il pas recommandable d’exiger que les produits artisanaux tunisiens aient la part belle dans les boutiques des hôtels? Ces commerces ne sont-ils pas une des premières et dernières vitrines de l’artisanat Tunisien? Ces commerces ne sont -ils pas un marché direct et accessible pour les artisans qui faute de marché international sont en grandes souffrances?
Ces commerces ne sont -ils pas un marché “soupape” pour sauver quelques savoirs- faire qui risquent de disparaître car les artisans outre le fait qu’ils n’ont plus les moyens d’écouler leurs marchandises, d’ acheter la matière première, ils peinent à transmettre aux nouvelles générations la passion et la technicité de certaines filières, car précieusement ces métiers sont mal vus par les jeunes, ne peuvent garantir de gagner sa vie, ne sont pas valorisés….
Le propos n’est nullement ici de faire porter la responsabilité au secteur privé de l’hôtellerie Tunisienne dont ce n’est certes pas la responsabilité, mais bel et bien de saluer une initiative louable qui devrait se renforcer. La destination Tunisie a trop longtemps souffert de notre incapacité de travailler ensemble. Et si seulement la nouvelle équipe de la FTH avec un regard à 360° réussissait ce pari?
L’artisanat Tunisien est un des piliers de l’économie Tunisienne en dépit de sa modeste participation de 4,6% au PIB en 2012. Le secteur emploie 11% de la population active tunisienne (350 000 emplois dont 85% de femmes). La Tunisie doit accorder une attention particulière à l’artisanat pour sa richesse matérielle et culturelle, mais aussi et surtout pour sa composante identitaire. L’artisanat est la vitrine de notre savoir vivre.
Source: CP et AD
Salut,j ai un projet d artisanat de luxe.Je voudrais savoir comment participer à cette campagne puisque je n était pas sur le salon.
Merci