La toute nouvelle campagne destinée au marché français pour l’été 2011 et qui a débuté lundi 9 mai à Bordeaux a pris le parti de traiter de la question sécuritaire du pays avec humour et décalage. Cela aurait pu être un pari audacieux mais gagnant si l’actualité n’avait pas très vite rattrapé la campagne.

Le soir même du jour de la conférence de presse de présentation de cette nouvelle campagne, le couvre-feu était rétabli dans le Grand Tunis… Assurément, la perception est à présent différente. Il s’agissait de traiter de la question sécuritaire en Tunisie sur le mode de l’humour et du décalage et finalement de prendre tout simplement du recul par rapport à la situation réelle du quotidien de la Tunisie.

N’oublions pas que cet affichage est destiné à la France or, samedi soir les grands médias télévisés français ne pipaient mot des récents incidents trop absorbés par la mort de Ben Laden et la pré campagne présidentielle en vue des élections françaises de 2012. Depuis, la presse française suit à nouveau les événements en Tunisie. Ceux-ci font d’ailleurs la une des grands quotidiens et des journaux télévisés.

Par contre la seconde polémique très intéressante  que cette campagne a soulevé, c’est celle de la reconnaissance du statut de photographe en Tunisie. L’un des visuels de la fameuse campagne, un golf, a non seulement été acheté à une bibliothèque d’images étrangères (l’agence Getty Images) mais en plus cette image ne correspond à aucun golf tunisien. C’est un golf américain situé à Portland dans l’état de l’Oregon !

Sur Facebook, les photographes Nicolas Fauqué et Wassim Ghozlani n’ont pas tardé à dénoncer ces pratiques récurrentes de la part des agences de communication tunisiennes. Le ras-le-bol des professionnels est bien là. Alors que la jeune photographie tunisienne s’expose fin mai à l’Institut du Monde Arabe de Paris et que la scène photographique tunisienne possède de grands noms reconnus internationalement et une jeunesse qui s’est fait connaître avec la photographie révolutionnaire, on ne peut qu’encore et toujours s’étonner de ce type de pratique.

Aurélie Machghoul

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