Toujours, selon Mohamed Ali Toumi : «L’action s’inscrit dans les opérations d’internationalisation de la FTAV. L’association turque a été la première après la révolution à venir en Tunisie pour nous féliciter. Depuis, nous avons établi un partenariat très fort et nous allons essayer d’en prendre bonne graine en pariant sur l’échange d’expériences et de savoir-faire dans le tourisme méditerranéen.»

C’est donc durant deux jours que plus de 150 professionnels du tourisme tunisien ont eu le loisir de côtoyer leurs homologues turcs avec notamment un dîner excellement préparé par 4 jeunes chefs de cuisine tunisienne aux fourneaux pendant 48 heures. Le dîner était animé par un défilé de mode et la troupe des arts et tradition folkloriques tunisiennes.

Offert par le ministre du Tourisme Elyes Fekhfekh, le dîner fut une occasion de rencontres et de partages dans la bonne humeur. Et c’est son Excellence Mehrez Berhouma, ambassadeur de Tunisie à Ankara qui a déclaré à Mille et une Tunisie : «L’histoire ne pardonne pas ! Il y a des décennies, les Turcs sont venus s’inspirer du modèle touristique tunisien, désormais, nous allons faire de même et œuvrer à dynamiser les investissements et à rénover notre approche».

En cela, il sera incontestablement soutenu par le dynamique Ahmed Kalboussi, nouvellement nommé au bureau du Tourisme tunisien en Turquie et qui s’attèle à faire une étude sur les attentes de voyageurs turcs vers la Tunisie. Rappelons que ceux-ci n’ont pas été plus de 14 000 à se rendre en Tunisie en 2011 contre 18 000 en 2010.

Ironie de l’histoire

Pour en revenir au congrès dont le principal objectif était de décortiquer les raisons du succès de l’Association des Agences de Voyages Turques (TURSAB), les professionnels ont reçu la quintessence de la démarche de la bouche de son puissant président Basaram Ulusay : «Pour expliquer le succès de la Turquie, je dirais premièrement promotion, deuxièmement promotion et troisièmement promotion !» Pour cela, il est utile de retenir que le budget promotionnel de la Turquie est de 80 millions de dollars.

La Turquie ouvre un bureau de promotion à Tunis à partir de la nouvelle année pour fructifier les échanges et surtout donner de la matière aux Tunisiens qui s’y rendent en masse depuis quelques années pour le shopping, le tourisme ou les affaires. L’année derrière le flux des Tunisiens a augmenté de 38% par rapport à 2010.

Pour en revenir à la TURSAB, celle-ci regroupe plus de 6 766 agences de voyages turques, gère les entrées de plus de 50 musées du pays, inspecte les abords des sites touristiques, sensibilise le peuple à l’intérêt du tourisme, possède ses propres structures de formation, œuvre à la promotion de la destination turque à l’étranger en participant aux salons et foires, organise à Izmir un des principaux salons dédié au tourisme dans la région qui se tiendra du 6 au 8 décembre 2012 avec plus de 250 000 personnes attendues…

Employant plus de 650 personnes, il ne fait aucun doute que la TURSAB est un maillon essentiel dans l’édification du tourisme turque. Elle contrôle et régule le marché et se veut garante du sérieux de ses adhérents. Elle travaille en étroite collaboration avec le ministère du Tourisme et de la Culture.

La Turquie est incontestablement la destination qui monte. Palpitante et animée, il coûte autant de se divertir à Istanbul qu’à Paris, Londres ou New York. Inspirant autant d’admiration que d’envie, la Turquie a réussi l’exploit de passer de 10 millions de touristes en 2002 à plus de 31 millions en 2012. Il y’ a dix ans, seul un million de Turques voyageait dans le monde. Ils sont désormais plus de dix millions.

Où va donc le tourisme turc? Vers le 7ème ciel, pardi ! Son objectif pour 2020 est d’atteindre les 50 millions de touristes. Un défi qui semble atteignable au vu des ressources humaines et financières qui sont mises au service des ambitieux objectifs de la destination.

La Turquie n’a en effet exploité qu’une partie de ses ressources. A ce jour, elle exploite 7 destinations balnéaires sur un potentiel de 14 et va donc bientôt commencer à lancer de nouvelles niches. Dans ses cartons, du tourisme golfique, du résidentiel, de la plaisance… Dans sa stratégie, la Turquie va davantage se déployer sur le tourisme d’affaires et de santé.

La Turquie possède 11 sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco. 13 214 guides opèrent dans le secteur du tourisme et la capacité hôtelière de la destination est de 400 000 lits. A ce jour la Turquie attire 4 826 000 touristes allemands, 3 468 000 russes et 2582 000 anglais sur 31 millions de touristes.

Amel Djait

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