L’année dernière, toute une délégation participait à la même manifestation présidée par le tourisme tunisien qui profitait du Salon pour établir les contacts et comprendre les attentes du marché et ses mécanismes. Alors qu’Elyes Fekhfekh, actuel ministre du Tourisme, annonçait dernièrement la volonté de la destination Tunisie de miser sur ce marché porteur en travaillant « actuellement sur une liaison aérienne avec une compagnie chinoise, et […] une campagne de promotion sur ce marché», aucune participation du tourisme ne semble programmée. Un manque de stratégie  qui nuit à une relation naissante entre la Tunisie et la Chine surtout quand on veut s’y développer.

Renforcer les relations bilatérales entre la Tunisie et la Chine était l’objectif d’une réunion du mois de juin 2012, réunion réunissant 54 hommes d’affaires tunisiens, 51 entreprises tunisiennes ainsi que 56 hommes d’affaires chinois et 27 entreprises chinoises opérant dans les domaines de l’électronique, de la mécanique, des énergies  renouvelables, du commerce, du tourisme, de l’ingénierie, du transport et de l’agriculture. Sur le plan économique et particulièrement en matière d’échanges commerciaux, la Chine représente le principal partenaire asiatique de la Tunisie. Le volume global des échanges entre les deux pays est passé de 210 millions de dinars en 2001 à 1200 millions de dinars en 2008.
Le nombre de touristes chinois vers l’étranger a augmenté de 22% de 2010 à 2011. Avec un marché du voyageur chinois en plein essor et des ressortissants chinois attendus à effectuer 100 millions de voyages à l’étranger d’ici à 2015, les responsables du tourisme tunisien devrait élaborer une stratégie à long terme et ne pas se contenter de l’habituel coup par coup qui, en plus de dilapider les deniers publics, n’aboutit à rien.
En moins de temps qu’il n’en a fallu, une destination comme la Thaïlande a pu atteindre 1,4  million de touriste chinois en 2011. La proximité, l’hébergement relativement peu coûteux avec des stations attractives adaptées aux attentes d’une classe moyenne aisée mai qui ne souhaite pas dépenser autant qu’en Europe, une politique voulue de facilitation des visas et des Actions Marketing online visant à montrer les beautés du pays au public chinois ont fait le travail.

Le Maroc est aussi cette autre destination qui lorgne sur le marché chinois. Des bureaux de représentation y ont été ouverts en plus de  participer aux expositions et aux forums pour mieux présenter le produit touristique marocain. “Ce développement passe à notre avis par l’échange entre les professionnels du secteur, comme ce qu’on a fait avec les grands opérateurs en Chine pour les inciter à visiter le Maroc et à rencontrer les opérateurs marocains”, a expliqué Khalid Fathi, Directeur du bureau de l’Office national marocain du Tourisme (ONMT) à Pékin.

Même intérêt du côté de la Turquie où les Chinois commencent à voyager avec un vif intérêt. Le nombre de visiteurs chinois en Turquie a dépassé les 70 000 l’an dernier, soit une progression de 20% par rapport à 2010, rapporte le «China Daily». La Turquie célèbre en 2012 l’année de la Chine en organisant tout au long de l’année de nombreux événements qui mettront en avant la littérature, les arts, les films, l’éducation, les spectacles de marionnettes traditionnels et l’héritage culturel chinois.
Pour en revenir à la Tunisie, il est temps de retenir que quand on veut s’attaquer à un marché on s’en  donne les moyens, tous les moyens. Espérons que le tourisme post-révolution s’accordera ce qu’il faut de ressources pour parier sur un tel marché.

Amel Djait

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