Certains hôtels affichent un surbooking depuis quelques semaines. Le week-end dernier, il était très difficile de trouver une chambre libre à Hammamet. Un samedi-dimanche comme on aimerait qu’il s’en produise un peu plus souvent! Un Weekend remplis de touristes locaux qui vont pas acheter des chameaux ou des babioles en poterie dira Mustapha, vendeur dans la médina.

Eric.B est manager dans un hôtel. Il est ravi que les trois hôtels de sa chaine étrangère implantée en Tunisie soient pleins. La direction française cartonne et tout a été vendu jusqu’en Septembre. Paris a même demandé qu’on rouvre le quatrième des hôtels de la chaine, resté fermé jusque-là. A combien vendent-ils ? La réponse est sans équivoque : -35% des tarifs de 2010. Les touristes sortent-ils de l’hôtel? « C’est vrai qu’ils sont un peu réticents, mais depuis quelques temps, ça va beaucoup mieux avec l’animation des rues et l’arrivée des estivants. Le centre ville d’Hammamet était plein et ça faisait plaisir à voir. Les touristes ressortent et rentrent à l’hôtel les bras chargés de souvenirs .»

Leila est esthéticienne. Elle tient depuis plus de 15 ans un salon dans le centre ville et dément le fait que les touristes sortent peu. Elle explique : «Les taxis ne veulent plus s’arrêter pour les locaux tellement ils tournent. Nous payons à la place et non au compteur. Les clients viennent se faire une beauté chez moi et j’en suis ravie. Il était temps ! C’est vrai qu’ils tentent de marchander même chez moi où pourtant les prix sont fixes».

Mohamed M. est agent de voyages. A pareille période de l’année, ses 4×4 et bus sont normalement pleins de touristes en direction du sud tunisien pour une découverte de Matmata, Tozeur, Nefta… Des produits qu’il ne réussit plus à vendre tellement le pouvoir d’achat des touristes est réduit. La Tunisie passe par une mauvaise phase et il ne pense pas pouvoir résister encore longtemps à cette crise à laquelle les solutions tardent à arriver.

Du côté des jeunes, ce sont les étudiants, saisonniers du tourisme, qui se plaignent. Pas d’embauche en vue surtout pour ceux qui vivent et travaillent dans le sud tunisien. Et pour cause, le tourisme saharien est celui qui paye le plus lourd tribu à la crise. La région est quasi à l’arrêt et les agences de voyages peinent à organiser les excursions les plus classiques du genre 2 jours dans le sud. Cela à cause des fermetures de routes, des perturbations, des contestations, des restrictions de voyages sur cette zone… Pourtant ces produits sont nécessaires au développement des régions telles que celle Tozeur et ses environs.

Du côté des chiffres, Tunisair a programmé 61 vols du 24 juin au 4 août, allant de l’Europe vers la Tunisie et 86 vols du 19 août au 2 septembre de la Tunisie vers l’Europe. La Tunisie reprend du poil de la bête et l’OMT a reconnu depuis le mois de mai que la destination fait mieux par rapport à l’année dernière. Le nombre de nuitées touristiques a évolué pour atteindre 163.746 nuitées contre 147.364 nuitées au cours de la même période en 2011, soit une hausse de 11,1%, avec toutefois une baisse de 9,3% en comparaison avec la même période de 2010 (180.533 nuitées).

Amel Djait

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