Le ministre du Tourisme n’a pas lésiné sur les moyens en cherchant tous les arguments possibles pour rassurer et inciter les touristes à revenir. Il a même tenté le tout pour le tout en déclarant sur RMC : «Vous vous avez en France plus de salafistes que nous n’en avons en Tunisie… On fait de la focalisation sur ce sujet!».

Se voulant rassurant, le ministre a expliqué que le tourisme repart et les résultats de la destination les quatre premiers mois de l’année sont très encourageants. Reste à savoir que ce n’est nullement cette période de l’année qui fait l’essentiel de la saison du tourisme tunisien (période à l’arrêt à la même époque en 2011) et qu’il faut attendre encore un peu pour voir si la saison tiendra ses promesses. Celle-ci commence et espérons qu’elle sera satisfaisante au vu de l’actualité chahutée du pays, du contexte général dans la région, de la crise  économique qui frappe l’Europe, des récents tremblements de terre en Italie qui hypothèquent une partie du vivier de clients du mois d’août…

En exhortant les touristes à revenir, le ministre a rappelé qu’en Tunisie «quand le tourisme va tout va!». Il a ensuite expliqué que  les revendications sociales sont normales en période post-révolutionnaire et a surenchéri sur un plateau de télévision en disant que «ceux qui perturbent la marche de la Tunisie vers la démocratie ne sont en aucuns les gens d’Ennahdha. Ennahdha est au pouvoir. Il partage le pouvoir avec des partis démocrates qui sont Ettakatol et le CPR. Ennahdha veut réussir avec les partenaires qui ont choisi de gérer cette phase délicate».

Le ministre tunisien du Tourisme Elyes Fakhfakh a estimé que l’attaque menée par des salafistes contre un petit hôtel à Jendouba (nord-ouest de la Tunisie) est un acte isolé. «Les salafistes  ont franchi un pas, mais c’est un acte isolé, qui relève davantage d’un problème entre le propriétaire de l’hôtel visé et les salafistes locaux», a-t-il affirmé au journal français «Les Echos».  «Il faut rester vigilant, nous prenons toutes les mesures de sécurité. Mais, comme partout, il y a toujours un risque d’acte isolé », rétorque Elyes Fakhfakh.

En ce moment même commence en France une campagne promotionnelle de la Tunisie avec en ligne de mire Paris et huit autres villes. En plus de l’affichage, d’autres supports ont été retenus comme les radios et les chaînes de télévision comme la chaîne “Eurosport ” qui connaitra une forte audience avec la prochaine coupe d’Europe de football.

Les prévisions des voyagistes français portent sur 1,2 millions de touristes au terme de l’année 2012. Le tourisme représente 7% du PIB et 400 000 emplois, dont 10% ont été perdus après la révolution. Un Tunisien sur 10 vit de ce secteur, alors que le taux de chômage a pratiquement doublé pour atteindre 800 000 chômeurs sur une population active de 3,5 millions, cette saison est cruciale pour l’année à venir. Des zones entières sont sinistrées et la colère gronde aussi dans le secteur surtout dans les zones les plus frappées comme Tozeur ou Nefta.

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