Frappée de « voyagite aigue », nos ministres ont un certain sens des priorités et peu de souci d’économie en ces temps ou chaque dinar est difficile à trouver.

Férus du tourisme «outgoing», les ministres aiment visiter les pays et contrées les plus éloignées et vont, comme Karim Harouni, qui se serait débarrassé d’Abdel dans son prénom, jusqu’à aller en Corée réceptionner le tout nouveau Car ferry tunisien sans aucun programme officiel hormis la simple réception du bateau. C’est cher payé pour un bon de livraison quand on est ministre des Transports au vu de ce qu’a coûté le voyage que mentionne le site Africanmanager!

Une chose est sure, les ministres tunisiens préfèrent les longs et moyens courriers aux voyages locaux. Moins enthousiastes, ils ne s’y sont astreints qu’en début de semaine dernière après plusieurs mois d’exercice. Ils ne doivent pas particulièrement apprécier l’accueil spécial avec des sit -in, de la contestation et un peuple en colère qui prend d’assaut les réunions durant lesquels les responsables tentent de présenter les programmes de développement qu’ils ont mis au point pour les différents gouvernorats du pays.

Le dernier à avoir fait les frais de pareil déplacement est Samir Dilou, ministre des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle. Le ministre a du se dire que la douche glacée qu’il a pris à Genève devant la Commission des droits de l’homme en refusant 3 recommandations est plus supportable que l’accueil chahuté qu’on lui a réservé à Kebili où les familles des blessés de la révolution et celle d’un juge débarqué dans la liste Bhiri, ministre de la Justice, des 81 juges l’ont pris à parti.

Dur d’être ministre en ces temps de post révolution!

Il n’en reste pas moins vrai qu’échapper, aux frais de la princesse, au stress quotidien d’une responsabilité qui pèse de plus en plus lourd devient intolérable pour les Tunisiens qui grimacent quand ils ont des échos des pas de danse que s’offre un des élus du peuple de l’Assemblée Constituante en Afrique du Sud, à savoir Guessas, membre du parti «El Aridha».

Les frais liés aux voyages du Président provisoire Moncef Marzouki avait fait couler avant cela beaucoup d’encre. Les voyages dans l’avion présidentiel ont été épinglés par les associations tunisiennes qui veillent, elles, à la transparence.

Amel Djait

{mainvote}