Zembra

Les professionnels du spectacle et le ministère de la Culture mènent une réflexion commune  pour la mise en place d’une réforme sur l’organisation des événements culturels et de tous ceux et celles qui ont intégré cette musique à leur mode de vie. Jazz à Carthage by Tunisiana” est aussi une belle histoire d’amour et d’amitié. Celle du jazz et des tunisiens. Mourad Mathari est le concepteur de cet évènement. L’homme orchestre aussi “Musiqat” un autre festival incontournable en Tunisie. A la tête de scoop organisation depuis de nombreuses anneés, Mourad Mathari est l’un des précurseurs dans l’organisation des spectacles en Tunisie. Il fait le point pour mille et une tunisie. Par Amel Djait

Mille et une tunisie : “Jazz à Carthage by Tunisiana” fête sa 6 ème session cette année. Est-ce la session de la maturité?

Mourad Mathari : Je pense que la manifestation a trouvé ses marques depuis la 3éme édition. Le public était au rendez-vous et s’est vite fidélisé. Six ans pour un festival, c’est déjà la phase de développement et le début de l’inscription dans la pérennité… Nous commençons à avoir une histoire et des acquis. Jazz à Carthage pose les jalons pour l’avenir.

Quels sont les moments forts de cette année ?

Le programme a été mis en place en fonction des attentes du public. Il est parfois difficile de contenter initiés et novices. C’est un constat qui date depuis plusieurs années. Nous essayons de n’être ni trop élitistes ni trop généralistes pour répondre aux exigences des amateurs tout en familiarisant le grand public avec la culture jazz. Donc, en fonction de l’artiste et selon le public, les  moments forts de cette session ne sont pas les mêmes.

Si vous pouviez rêver un festival il se composerait de quels artistes?

Il y a différentes directions selon le pays, le public, la période ou le budget. Mais pour répondre à votre question, prenons deux directions.  Un événement Jazz plus orienté initiés  avec Herbie Hancok, Keith Jarrett, John Mc Laughlin, Paco De Lucia, Gary Moore, …  Et un autre pour le  grand public : BB King, George Benson, Norah Jones, Katie Melua, Dee Dee Bridgewater, Diana Krall, Cassandra Wilson … et j’en passe.

Si vous pouviez avoir un lieu idéal pour “Jazz à Carthage by Tunisians” en Tunisie lequel serait-il ?

Pour le moment aucun. En attendant de voir la nouvelle salle de la Cité de la Culture. Idéalement, ce serait d’avoir une salle comme l’Olympia dédiée à ce genre d’événements, d’une capacité de 2500 à 3000 places et complétée par une structure modulable type Zénith allant de 1500 à 5000 places pour les manifestations plus informelles.

Pensez-vous que la capacité de la salle du Barcelo à Gammarth soit un obstacle pour l’internationalisation de ce festival ?

Sans aucun doute. C’est malheureux,  mais il y a peu de salles adaptées en Tunisie. Après, c’est aussi une question de budget.

Pensez-vous que la Tunisie peut prétendre à devenir une plaque tournante des concerts dans la Méditerranée ?

Tant qu’il n’y aura pas de concertation entre les divers partenaires, tourisme, culture, management artistique et sponsors, nous aurons du mal à rattraper le Maroc, qui a pris quelques années d’avance dans ce domaine. Nous sommes confrontés à des festivals reconnus, que ce soit sur la rive Nord ou même au Maroc. Nous avons certes un emplacement idyllique, au cœur de la Méditerranée, à moins de 2 heures de vol de plusieurs villes européennes, au soleil de surcroît ! Mais nous manquons d’envergure et d’audace en matière de tourisme culturel.

Vous dévoilez votre programme à peine un mois avant le début du premier concert, n’est -ce pas un peu juste pour encourager les city-break?

Le programme était prêt fin Novembre ; il a fallu attendre les dernières confirmations, effectuer les démarches administratives nécessaires, etc. Ce n’est pas simple, vous connaissez la réglementation ! Nous avons communiqué le programme en Janvier aux tours opérateurs qui l’ont relayé aux médias étrangers. En Tunisie nous avons eu les accords et autres autorisations fin Février. Je ne suis pas un aventurier ! Je ne peux pas faire fi des formalités ! Le programme a donc été annoncé le 28 Février pour les membres du groupe Facebook et le 1er mars par la presse tunisienne.

 

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