“La crise dont souffre le secteur touristique est structurelle, elle date depuis des années et la révolution du 14 janvier n’a fait que tourner les yeux vers les maux du secteur”, a-t-il expliqué.

Selon ce professionnel du tourisme “l’activité touristique en Tunisie, dont l’histoire remonte à 50 ans, s’est contentée, jusque-là, de la monoculture touristique (tourisme hôtelier, balnéaire). Ceci n’a fait que générer un cortège d’effets pervers, notamment, des emplois saisonniers, précaires et démotivés, a-t-il fait remarquer.

Pour sauver la destination Tunisie, Wahid Ibrahim recommande aux jeunes promoteurs du tourisme et aux étudiants de l’Institut de Sidi Dhrif, d’aller à la découverte de la Tunisie profonde et de penser à des projets de tourisme alternatif. “Un tourisme qui préserve tous les éléments qui forment l’identité d’un pays (culture, histoire, environnement…), a-t-il expliqué.

Sans remplacer le tourisme classique, l’idée consiste à compléter, enrichir et valoriser les ressources naturelles, culturelles et archéologiques du pays, a-t-il dit. La Tunisie compte près de 25 mille sites archéologiques et historiques non aménagés, donc difficiles d’accès.  Ceux-ci devraient être transformés, par le biais de projets d’aménagement et en assurant leur sécurité, en produits touristiques accessibles, attractifs et créateurs d’emplois, a indiqué l’ancien directeur à l’ONTT.

Le développement de ce type de tourisme (tourisme alternatif) repose aussi, selon le conférencier, sur l’adoption de la technique de trois I (III), à savoir l’Innovation (projets innovants), l’Investissement et l’Internationalisation (promotion à l’international).

Des initiatives d’exploration ont démontré que plusieurs régions de la Tunisie disposent d’un potentiel touristique énorme. Elles demeurent, néanmoins, peu connues et presque oubliées.

A travers une exposition baptisée “une escapade pour le Nord-Ouest”, Sami Hariz, enseignant à l’IHET, a fait découvrir au public de multiples sites de patrimoine antique qui peuvent attirer les touristes. Il s’agit, entre autres, de l’Arc de Triomphe d’Assuras – Zanfour, le site archéologique de Dogga et les vestiges arabo-musulmans à Testour (Béja). “Or, a-t-il précisé, et en l’absence d’une stratégie claire de développement de ces régions, de logistique et d’une infrastructure adéquate, les sites qu’elles abritent resteront marginalisés et leur découverte relèvera du hasard et de la passion.

La Tunisie devra développer à cette fin d’autres plans  de promotion pour faire reconnaître la richesse de son histoire et faire la lumière sur des beaux endroits dans ses régions intérieures, a-t-il conclu.

D’après Souheil Mouldi, président de l’Association de Promotion du Tourisme Alternatif en Tunisie (APTAT), les professionnels du tourisme peuvent exploiter également la thématique “révolution” pour développer des circuits appelés “circuits de la révolution”. L’idée consiste à faire découvrir aux touristes, à travers des visites guidées, les endroits emblèmes de la révolution tunisienne.

TAP

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