C’est exactment ce qui n’aura pas lieu. Trois marionnettes chétives et tristes y prendront par contre place. Une mascarade selon certains témoins.

La fête ne sera ni culturelle ni politique avec la visite de seulement trois chefs d’état. Parmi eux, l’émir du Qatar dont la visite soulève de nombreuses contestations et une manifestation réprimée hier dans la nuit. Où sont les plus grands du monde qui ont salué la révolution tunisienne ? Où est le bonheur que l’on voyait sur le visage des tunisiens au lendemain du départ de Ben Ali et de sa bande?

Qui a plombé la fête du 14 janvier? Alors que l’on voulait habiller l’horloge de l’avenue de Habib Bourguiba de photos de la révolution, alors que l’on voulait faire des méga fêtes dans la nuit du 13 au 14, alors que l’on s’attendait à voir les plus grands de ce monde, alors que l’on voulait une liesse dans toutes les rues du pays pour fêter les martyrs, les tunisiens sont dans le désarroi…

Juste deux communiqués émanant du ministère de l’intérieur, l’un appelant à rendre hommage aux martyrs et l’autre autorisant les manifestations le 13 janvier autour de 13h00! Étrange pour un gouvernement, fruit de la révolution! D’un gouvernement à l’autre, quand le calvaire des tunisiens cessera t-il?

De nombreuses villes comme El Kef, Mactar, Tozeur, le Kram ont enregistrées des manifestations de colère. Selon le journal “El jarida”, le siège d’Enahdha, parti au pouvoir a été brulé. Le récent bilan de la Ligue Tunisienne des droits de l’homme fait un accablant bilan de la situation.Un an après, des atteintes aux droits de l’homme,  à la liberté de l’expression, une confusion entre les partis politiques et les institutions de l’état, des lenteurs qui bloquent la justice transitionnelle et les réformes, …

Si l’on arrive pas à fêter le 14 Janvier, c’est parce que les objectifs de la révolution ne sont pas encore atteints. La révolution est encore en cours et d’autres combats restent à mener comme celui du statut de la femme ou de la sécularisation et les libertés.

Les révolutions sont longues et lentes. Le combat des tunisiens est défendre leurs acquis, corriger les dérapages et réajuster les trajectoires. Le choix de société de la Tunisie n’est pas réversible et l’ apprentissage en cours est indispensable. Les tunisiens ne se laisseront pas confisquer leur libertés fraîchement et chèrement acquise.

Le jour où des tunisiens cesseront de s’immoler, où la grogne et la colère s’exprimeront pacifiquement et calmement aux quatre coins du pays, le jour où l’on saura ce qui s’est passé en Tunisie ce fameux 14 janvier, le jour où il y’aura des salles de cinéma dans n’importe quel village du pays, le jour où pour accoucher une future maman n’aura pas a faire 40 kms, le jour où une niquabeé appliquera la loi et vivra en paix avec les femmes voilées et celles qui ne le sont pas, le jour où les enseignants ne seront plus menacés, les journalistes ne seront plus tabassées,…

Le jour où l’on résoudra les problèmes de chômage, de précarité, d’injustice, …Alors ce jour là, nous pourrons faire la fête!

Amel

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