Lors du séminaire intitulé « Tourisme culturel et valorisation du patrimoine archéologique dans la région du Cap Bon » organisé  le 9 décembre à Hammamet par la chambre de commerce et d’industrie du Cap Bon en collaboration avec la Province de Cagliari, la commune de Nabeul, la Faculté de lettres de Manouba,  l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle et de l’Association des recherches et des études archéologiques, les participants  ont tiré la sonnette d’alarme lors de leur intervention sur le patrimoine du Cap Bon, en mettant le doigt sur les négligences et les défaillances que connaissent les sites archéologiques  et musés de la région tout en proposant des alternatives intelligentes pour que le patrimoine historique du Cap Bon  ne dépérisse pas et devienne, un outil de rayonnement culturel et un levier non négligeable du développement  touristique.

Le patrimoine culturel est de plus en plus souvent perçu comme un véritable objet économique susceptible de produire des richesses induites, en particulier par le canal de la consommation touristique, Sa gestion doit donc répondre aux conditions de rentabilité, Ces attitudes renforcent  l’intérêt croissant porté en Tunisie au  patrimoine en intégrant celui-ci dans le Jeu économique, ce qui est encore plus  important dans la situation de la crise économique que nous connaissons..

Le succès de certains sites culturels commence à intéresser quelques opérateurs touristiques, h8teliersn agents de voyages et tour-opérateurs, qui ne trouvent plus de débouchés suffisants dans les espaces qui leur sont habituels. C’est un tourisme qui  exploite  les valeurs patrimoniales en relation avec les acquis historiques d’une zone, d’une région ou d’un pays. Il  s’agit de valeurs immatérielles comme les arts et les activités traditionnelles (artisanales, agricoles, architecturales) ou alors des éléments plus physiques en rapport avec le vécu historique. Il  s’agira alors principalement de vestiges archéologiques ou d’éléments significatifs rassemblés dans les musées. Toutefois le nombre des touristes des circuits culturels ne représente que 6% du total global des touristes en Tunisie. C’est dire comme l’a expliqué Wahid Ibrahim ex cadre de l’ONTT « Notre tourisme essoufflé et  fatigué vit des problèmes conjoncturels et structurels.

L’offre touristique a longtemps exploité le front de mer et la Tunisie offrait au touriste son climat et sa plage.  Cette “monotypie balnéaire’’ a généré la saisonnalité, le bradage des prix, de lourds investissements pour quelques mois, une formation inadéquate, la précarité de l’emploi, un manque de motivation de l’employé qui vit le spectre du renvoi, une commercialisation passive à travers les TO….On peut rendre ce tourisme balnéaire intelligent par un simple habillage de ses lits par un apport culturel.

Pour un  aménagement qui valorise les trésors  culturels
Il est grand temps que nos responsables touristiques adoptent une philosophie d’aménagement touristique dos à la mer, c’est à dire un aménagement qui valorise les trésors  culturels des régions de l’intérieur. Un aménagement qui favorise la durabilité des ressources, l’intégration à l’économie régionale et le montage de petits projets non capitalistiques à la portée des jeunes diplômés de chaque région. La réussite de cette démarche suppose évidemment la création d’un conseil régional de tourisme qui pourra contribuer à booster ce créneau dans nos régions.

Aujourd’hui il n’existe aucune agence spécialisée à même d’organiser et de réunir les efforts  publics et privés dans la promotion de ce type de tourisme. Cet organisme devrait par exemple développer une offre touristique, en valorisant toutes les potentialités du Cap Bon. En Europe, des associations, des clubs et des ONG ont été lancés en vue d’accueillir et de guider le public dans des sites d’intérêt patrimonial. Ce qui a permis de mettre en valeur  des sites culturels par ders privés. La création d’un réseau de petits et moyens entrepreneurs pourra contribuer à développer les musées régionaux, les musées d’étape, les musées de site, les écomusées et les centre d’accueil. Il faudrait aussi impliquer

les populations locales dans le développement du tourisme culturel tout au tour des sites et dans les prises de décision dans le cadre d’une approche participative et les faire bénéficier des retombées  socio-économiques. Ceci sans oublier la formation des administrations locales  et  les membres de la société civile aux concepts de tourisme culturel et de valorisation des patrimoines  archéologiques et historiques. On peut conclure que  le patrimoine culturel est un facteur de développement du tourisme et par conséquent de l’activité économique du pays.

La mise en valeur de ce patrimoine culturel est par conséquent une nécessite majeure. Donc la question qui pose en force, c’est manière dont la quelle nous pourrons protéger la diversité culturelle dans un contexte ou la demande du client tend a l’emporter sur la prérogative de la population locale. Maintenant que le Cap Bon  a mis le doigt sur ce problème, le moment est peut-être venu de revoir complètement les modes de gestion et d’organisation du tourisme de façon générale et du tourisme culturel plus particulièrement pour l’impact qu’il a sur le rayonnement d’une région ou d’un  pays.


TB

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