Mille et une Tunisie : Pourquoi ce choix de vous installer à Seniat Eshems alors que vous avez toujours vécu en zone résidentielle?
Nous souhaitions être propriétaire et vue les tarifs pratiqués dans les zones résidentielles nous n’avions aucunement envie de nous installer dans un petit appartement. La contrainte économique nous a poussés à réfléchir au mode de vie auquel nous aspirions. C’est ainsi que nous nous sommes installés dans la campagne proche de Tunis. Au début, notre entourage nous a pris pour des fous mais après 5 ans de vie ici nous ne regrettons aucunement ce choix.
Mille et une Tunisie : Parlez-nous de cette propriété et de vos projets ?
Nous sommes installés sur un terrain agricole de 5 hectares divisé par le lit d’un oued en 2 parcelles. La plus grande des 2 (4Ha) est plantée de pêchers, d’agrumes, de figuiers, d’oliviers mais aussi d’avocatiers, d’herbes aromatiques, de cerisiers, de pruniers. Nous sommes en train d’y bâtir notre habitation dans laquelle nous avons prévu une chambre qui fera chambre d’hôtes.
Tout a commencé à germer dans notre tête il y a une quinzaine d’année. Nous avions alors effectué mon mari et moi un voyage au Zimbabwe. Nous avions séjourné à Spurwing Iland Guest House, une île au bord du lac Kariba parsemée de petits bungalows et dont le principe était celui de la maison d’hôtes. On est tombé amoureux de ce concept et nous nous sommes dit qu’un jour nous essaierons de réaliser un projet du même type en Tunisie.
Quand nous avons acquis ce terrain pour bâtir notre maison, nous avons laissé 1 hectare vierge afin d’y bâtir un jour de petites structures d’accueil respectueuses de l’environnement et tournées vers la découverte de cette région.
Mille et une Tunisie : Le développement du tourisme vert et du tourisme culturel est très en vogue actuellement en Tunisie. Etes-vous en contact avec l’ONTT ?
Oui, j’ai eu un premier contact en 2007 et en 2009 j’ai déposé un dossier complet mais notre projet n’a pas été compris par l’administration. Je suis repassée dernièrement à l’ONTT pour retirer un dossier d’agrément et je vous avoue que celui-ci m’a nettement découragée.
Le secteur de l’écotourisme est en train de se développer et en tant que propriétaire je pense que nous sommes non seulement précurseurs mais nettement en avance sur l’administration. Par exemple, dans mon cas, je veux développer une maison d’hôtes en milieu rural hors cette catégorie n’existe pas. Il y a soit le gîte rural avec une capacité d’accueil de 30 chambres ce qui est énorme et ne correspond pas du tout à ce que je veux, soit une maison d’hôtes en ville ou dans une zone touristique…
C’est encore un vrai casse-tête. Heureusement que notre projet ne verra le jour que d’ici un an et que les choses ont l’air de bouger en ce moment grâce à la jeune association “Edhiafa”.
Mille et une Tunisie : Quelles sont les activités que vous aimeriez développées dans cette future maison d’hôtes ?
Les randonnées, le Jebel Zaghouan est tout proche, la découverte et la dégustation des produits du domaine (miel, figues, pêches, volailles, moutons, fabrication des eaux florales, du pain tabouna…) mais aussi les balades culturelles, nous sommes tout proche du site de Oudhna et non loin de celui de Tuburbo Majus.
Je suis mosaïste et donne depuis très longtemps des cours. J’aimerais développer des ateliers d’initiation à la mosaïque avec visite de sites en parallèle et apprentissage de la technique. Pour l’instant, tout cela n’est qu’un projet car notre maison ne sera habitable que dans 1 an mais nous allons tout faire pour proposer une approche sensible et conviviale de la Tunisie à nos hôtes.
Propos recueillis par AM
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