La jeune femme est petite, mais son énergie reste constante, malgré la fatigue due à de récents déplacements à l’étranger. En effet, Lina était récemment à Linz, en Autriche, où elle participait à un colloque sur le cyber activisme. Il faut dire que notre bloggeuse tunisienne a multiplié les apparitions télévisées et médiatiques, traversant l’Europe pour faire connaître la cause de son pays qu’elle aime tant.

Vendredi, c’était au tour de la librairie et espace d’arts Art Libris, situé à Carthage Salammbô d’accueillir Lina Ben M’henni. L’endroit n’est pas immense, mais assez grand toutefois pour accueillir le public venu la soutenir. En effet, la jeune activiste a reçu ces derniers temps quelques critiques inexplicables de personnes la qualifiant d’imposteur dans le monde des écrivains. Pourtant, Lina ne s’est jamais vantée d’être auteure. Tout au plus a-t-elle voulu coucher sur papier ses impressions de cyber activiste face à une révolution qu’elle a été une des rares à vivre au premier rang. Un opuscule, comme l’appelle si joliment Lina, récit-témoignage d’une nouvelle génération prête à en découdre avec des régimes politiques peu scrupuleux quand il s’agit de liberté des citoyens.

Lina la timide a pourtant bravé les dangers, se rendant à Kasserine et à Sidi Bouzid alors que la cloche de la révolution n’avait pas encore sonné. Son blog « A tunisian girl », créé en 2007, lui permet de rencontrer d’autres opposants et s’active pour leur libération. Et ce ne sont pas les nombreuses traques de la police politique, censurant son blog, qui fera peur à la jeune femme. Aujourd’hui sur le devant de la scène, Lina veut toutefois rester un électron libre, comme elle se plaît à le dire. Plus tard dans la soirée, elle me confiera d’un regard inquiet le travail énorme restant à faire dans ce pays. « Avant le 14 Janvier, nous avions une seule cible. Aujourd’hui, elles sont partout » me dit-t-elle.

J’entame la lecture de son « A tunisian girl, blogueuse pour un printemps arabe », fière de m’être appropriée un court témoignage vivant de l’histoire de ce pays.

Nadia Jendoubi

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