Et pourtant, l’année 2011 s’annonçait mal pour ce secteur avec, en mars, l’annulation du festival Jazz à Carthage Bienheureusement, au final, la majorité des festivals ont eu lieu sur tout le territoire et se sont déroulées sans aucun incident.

Il faut préciser ici que le Festival international de Hammamet, le Festival international de Carthage, Jazz à Carthage, Jazz à Tabarka, le Festival d’El Djem, mais aussi les Journées Cinématographiques de Carthage, le plus « underground » F.E.S.T. – Festival Echos Sonores Tunis, les itinéraires artistiques de « Dream City », Docs à Tunis ou encore les Rencontres chorégraphiques de Carthage… sont autant de manifestations artistiques et culturels qui comptent en Tunisie.

Ces Festivals à peine reconnus internationalement, ont l’avantage de se tenir à moins de 2 heures de vol de plusieurs villes européennes. Ils ne sont pas qu’estivaux et s’étendent tout le long de l’année. ils vont encore multipliés cette année suite au vent de liberté créatrice qui souffle depuis janvier sur la Tunisie.

Du côté de la réglementation et sur proposition du ministre de la Culture, les professionnels de ce secteur travaillent depuis le printemps à l’élaboration de nouveaux décrets, portant sur une simplification des procédures, la diminution des taxes exorbitantes et la taxation de tous les spectacles de façon équitable et transparente. L’objectif : sortir des pratiques de clientélisme habituelles sous le régime Ben Ali et offrir un cadre légal et transparent aux professionnels du secteur. Malgré cela, en juillet, la programmation du Festival de Carthage faisait polémique et était dénoncé par certains producteurs et artistes pour manque de concertation et de transparence. Rome ou devrais-je dire Carthage ne s’est pas construite en un jour…

En attendant qu’est ce qui manquerait à ces événements pour devenir de véritables atouts et attraits touristiques de la Tunisie ? Valoriser ses festivals déjà nombreux et réellement ancrés sur le territoire est une urgence.

Du côté du tourisme festivalier, si l’on regarde chez nos voisins marocains, on se rend compte qu’ils ont rapidement colmaté le retard qu’ils avaient sur la Tunisie et peuvent se targuer d’avoir désormais une longueur d’avance dans ce domaine. Le Festival international du Film de Marrakech, en seulement 10 éditions, s’est ainsi parfaitement installé dans le paysage et le calendrier cinématographique international. Il permet à la ville de Marrakech de bénéficier de retombées économiques indiscutables en matière d’hôtellerie et de produits para touristiques. Cet événement permet également de profiter d’une promotion de la destination via l’image de marque des “poeple” présents. Ainsi, les retombées en termes d’images consacrées à la ville dépassent largement le budget consacré au festival. Il faut aussi préciser ici que le FIFM coïncide avec une période de basse saison pour Marrakech, c’est donc une occasion de remplir des hôtels qui sont au quart vides.

Aujourd’hui, la Tunisie est en mesure de rêver, de proposer et de bâtir un vrai modèle qui lui est propre. Les Festivals 2011 se sont tenus dans leur grande majorité et c’est ce qui importe cette année. Cependant est-ce réellement ce type de programmation de 3ème catégorie que nous souhaitons pour la nouvelle Tunisie ? Il est impératif de repenser la fonction même des festivals et de travailler à une vraie programmation artistique d’excellence en invitant des professionnels, des artistes internationaux et de jeunes talents. Les Festivals de Tunisie ont un rôle à jouer dans la découverte de ceux-ci et dans l’éducation artistique des jeunes.

AM

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