En effet, le Harkous est un cosmétique tunisien très ancien. Il daterait même de l’époque des Carthaginois qui l’auraient inventé et propagé dans tout le Maghreb. Si aujourd’hui, la praticienne dessine souvent des formes de fleurs, sachez que traditionnellement, les dessins de Harkous représentent des triangles, croix et poissons. Ces derniers sont en effet des symboles de Tanit, la déesse punique de la fertilité et de la mer.

Une belle encre noire, oui, mais de quoi est-t-elle exactement composée ?

Le Harkous est en réalité un mélange subtil d’écorce de noyer brûlée, de noix de galle, de girofle, d’encens, d’orpiment et d’oxyde de fer. Cuisiné à feu doux sur charbon de bois, dans un petit récipient en terre cuite et de forme conique, il se transforme petit à petit en une sorte de liquide noir un peu visqueux, collé aux parois du récipient. On laisse alors refroidir avant de laisser la praticienne créer de sympathiques arabesques sur la peau à l’aide d’un fin bâtonnet ou d’une aiguille. Vous cherchez une artiste du genre ? Promenez-vous à La Marsa, les soirs d’été, sur la corniche mais aussi à l’entrée du zoo du parc du Belvédère. Elles attendent la cliente sur un banc, et sont d’une rapidité et d’une efficacité impressionnante ! Le service ne vous coûtera que 3 dt pour la cheville, et 2 dt pour la main.

Mais attention, évitez de faire du Harkous après avoir exfolier votre peau ! Cette dernière en serait fragilisée. Aussi, pas de tatouage après une journée ménage : le détergent créerait une réaction avec l’oxyde de fer présent dans le Harkous. D’ailleurs, ce dernier étant un facteur allergène chez beaucoup de personnes, il est préférable de faire un test au préalable en dessinant un petit trait de Harkous au creux de votre main. Attendez au moins une heure pour observer l’effet. Si vous ne ressentez aucune irritation, c’est que votre peau supporte l’oxyde, et vous pouvez alors laisser libre cours à votre imagination !

Nadia Jendoubi

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