Et le terme est bien faible pour désigner la réaction que l’œuvre de la réalisatrice franco tunisienne a suscité. Une enquête judiciaire auprès du tribunal de 1ère instance a en effet été ouverte Lundi dernier, par le procureur de la république. Pour cause ? La polémique suscitée par son film dans les milieux religieux.

A l’origine, Maître Monaem Turki, un avocat qui avait déjà déposé plainte pour la fermeture des sites pornographiques sur la toile tunisienne. Cette fois, il s’en prend au film de Nadia El Fani, considérant qu’il porte atteinte aux valeurs musulmanes. Selon lui, « Ni Allah ni maître » devrait être définitivement interdit de projection.

Le plus étonnant, c’est que Maître Turki n’aurait jamais vu le film, confirmant sa plainte en se basant uniquement sur sa lecture d’articles de presse… C’est en tout cas ce qu’il aurait affirmé à la chaîne de télévision tunisienne Hannibal, soulevant ainsi une vague de protestation des milieux intellectuels tunisiens. En effet, ces derniers n’hésitent pas à défendre Nadia El Fani, considérant une telle plainte choquante dans un pays qui a réussi à braver les dangers pour gagner sa liberté d’expression… D’autant plus que le ministère de la culture a réagit cette semaine en affirmant simplement que « le film n’a bénéficié d’aucune subvention », sans défendre à aucun moment la liberté d’expression artistique.

Et l’affaire d’avoir bel et bien pris une dimension politique, selon les propres termes de la réalisatrice. Cette dernière, entourée d’un comité d’avocats, s’est dite choquée de constater que « les gens qui condamnent mon film n’ont pas pris la peine de le voir. Ils le font par ouï dire. Qu’ils viennent le voir d’abord et nous le discuterons. A aucun moment je n’ai offensé l’Islam ou les musulmans » a t’elle déclaré à Kapitalis.

On apprend également que Nadia El Fani aurait proposé un autre titre « Laïcité Inch’Allah », moins choquant pour l’opinion publique. Affaire à suivre.

 

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