L’écrivain malien Amadou Hampâté Bâ disait “En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle.” Et c’est en partant de ce constat que Saloua Ben Salah, musicologue, s’est investie  pour collecter les chants des femmes de la région de Sejnane dans le cadre de l’action socio-artistique “Laaroussa” menée depuis 6 mois dans cette même région. L’objectif étant d’offrir une nouvelle vie à ce patrimoine vocal par un travail artistique très contemporain.

Saloua Ben Salah a fait ses études au conservatoire de musique de Tunis. Elle appartient à l’ensemble vocal tunisien Aloes. A Sejnane, elle mène depuis mars dernier un travail à la fois d’ethnomusicologue et d’artiste. Ethnomusicologue, car elle a minutieusement collecté et enregistré les chants des femmes de la région tout en récoltant les informations relatives à leur contexte de pratique. Artiste, car elle est en train de composer une pièce vocale contemporaine de 15 minutes à partir de ce terreau fertile.

La création vocale, écho sonore d’une région, sera présentée dans un habitat troglodyte de Sejnane samedi 18 juin prochain lors de la fête de restitution de l’étape 1 du projet “Laaroussa”. “C’est avec la terre que je me suis modelée…” titre de l’œuvre inspirée des paroles d’un chant local,  est la rencontre des chants populaires sur la terre avec la voix d’une artiste contemporaine. Saloua dialogue avec Sassia, Nejia et Hedhba Saïdani et utilise les voix, leurs superpositions, pour réveiller les énergies originelles de cette terre et de cet environnement magique.

AM

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