Mille et une Tunisie : Sonia Kallel, vous êtes plasticienne. Pouvez-vous brièvement vous présentez ainsi que votre parcours en tant qu’artiste ?

Je vis et travaille à Tunis. Je suis maître assistante à l’Ecole Supérieure des Sciences et Technologies du Design. Après un diplôme de Modéliste Créateur à l’Ecole Supérieure des Industries de la Mode de Toulouse, j’ai intégré l’Ecole des Beaux-Arts de Tunis en 1997 où j’ai obtenu une Maîtrise en Arts Graphiques. J’ai ensuite poursuivi un DEA puis une thèse de Doctorat en Arts Plastiques à Paris I Panthéon-Sorbonne. C’est lors de ce 3ème cycle que j’ai commencé à développer une réflexion et une pratique artistique sur le corps et l’absence de corps. Mon questionnement portait alors sur le corps vêtu, contraint, sur l’être et le paraître à travers une œuvre de “vêtements monstres”. J’ai exposé dernièrement à Dar Mima “No sky, no earth”, je participe donc à Dream City Laaroussa, j’ai aussi participé au Festival Dream City Tunis en octobre 2010, à l’exposition « La Part du Corps » en Mai 2010 au Palais Kheïreddine, en Janvier 2002 à la Galerie Crous Beaux-Arts Paris «I.D Identity»…

Mille et une Tunisie : Quel est votre rôle en tant que plasticienne dans le cadre de l’action Laaroussa qui se déroule de mars à juin à Sejnane?

Je fais partie d’un collectif de personnes formidables (femmes de Sejnane, journaliste, artistes tunisiens et étrangers…) et je n’ai pas un rôle défini dans ce projet. Je dirai plutôt que je suis en train de vivre et de partager des expériences de vie extraordinaires qui vont se croiser pour construire un projet qui dépasse le contexte de simple projet artistique et devient un projet de société. Mais je ne peux pas nier que l’art est aussi présent dans ce travail et joue un rôle important dans la construction du projet.

La première session en mars 2011, était plus axée pour moi sur des histoires de vie partagées et sur la matière (la terre). Je me suis plongée dans la matière, sa manipulation et sa transformation. Je me suis intéressée aussi au déplacement des corps dans le travail. Ces deux sujets seront plus approfondis dans la deuxième session qui début lundi 10 avril…

Mille et une Tunisie : Quel regard portez-vous sur cette action artistique et comment abordez-vous cette 2ème session de travail ?

A mon sens, l’art aujourd’hui doit être plus engagé, l’artiste qui apporte un nouveau regard sur le monde peut participer aussi à des actions sociales, culturelles, humanitaires…et je pense que cette action va dans ce sens. Pour cette deuxième session, je vais passer au stade de l’expérimentation sur la matière comme texture, tissu vivant…Mais aussi sur les déplacements corporels en rapport avec la vie des femmes de Sejnane…

Propos recueillis par Aurélie Machghoul

En savoir plus sur l’action artistique Laaroussa :

L’interview de Sofiane Ouissi

Le blog de Laaroussa avec des vidéos

La galerie photos de l’atelier 1 de Laaroussa – mars 2011

La galerie photos de l’atelier 2 de Laaroussa –  avril 2011

{mainvote}