L’Institut national des sciences et technologies de la mer de Tunis (INSTM) http://www.instm.agrinet.tn vient de lancer à Monastir, le projet COMMON, réseau inédit de gestion et de suivi côtier pour le traitement des déchets marins en Méditerranée.
Le projet COMMON (“COastal Management and MOnitoring Network for tackling marine litter in Mediterranean sea”), financé par l’Union européenne dans le cadre du Programme de coopération transfrontalière en Méditerranée ENI CBC MED et coordonné par l’ONG italienne Legambiente, est doté d’un budget de 2,2 millions d’euros. Il vise à créer une plateforme pour la gestion intégrée des déchets marins en Méditerranée. Ce projet réunit l’Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (Tunisie), l’Université de Sienne (Italie), l’Institut Agronomique Méditerranéen de Bari (Italie), l’ONG environnementale Amwaj (Liban), l’Université de Sousse (Tunisie) et le parc naturel de Tyr (Liban).
L’objectif de ce projet est de lutter contre les déchets marins, en appliquant les principes de la gestion intégrée des zones côtières (GIZC) dans cinq zones pilotes: deux en Italie (Maremme et Pouilles), deux en Tunisie ( îles Kuriat et Monastir) et une au Liban (Tyr). En fait, il s’agit de développer l’utilisation et le suivi des ressources et la promotion d’une approche participative efficace, associant les parties prenantes et les communautés locales, avec l’ambition de tester un modèle éventuellement transférable dans tout le bassin méditerranéen.
Dans un communiqué, l’INSTM a rappelé qu’en 2016, la Tunisie a généré 0,25 million de tonnes de déchets plastiques, dont 0,05 Mt (20%) ne sont pas collectés et 0,20 Mt (80%) collectés pour le traitement des déchets. Seuls 0,15 Mt (60%) de ces déchets ont été envoyés dans des décharges, contre 0,04 Mt (16%) librement éliminés dans la nature et uniquement 0,01 Mt (4%) ont été recyclés par l’ANPE.
COMMON – Sensibiliser le public sur la question des déchets marins
Le projet COMMON se propose d’améliorer la sensibilisation du public sur la question des déchets marins. Il vise aussi et surtout à développer des activités de formation et de renforcement des capacités pour les autorités locales et régionales, les aires marines protégées, les centres de sauvetage des tortues marines et les citoyens en général. Ainsi, il activera des campagnes de sensibilisation et des activités de mise en réseau. Il impliquera aussi les communautés locales et les opérateurs économiques, à intégrer la gestion et l’élimination des déchets marins suivant l’approche de la GIZC.
La coordinatrice du projet COMMON, au sein de l’INSTM, Sana Ben Ismail explique : “Les déchets marins ont été détectés dans le monde entier dans tous les principaux habitats marins, dans des tailles allant du microns aux mètres, en particulier dans les environnements marins et côtiers des mers semi-fermées, comme la mer méditerranée. Ils ont des répercussions sur tous les aspects de la vie humaine. Cependant, leur impact n’est ni évalué ni totalement compris”.
Un pilote pour tester une gouvernance
Pour faire face à cette urgence, il est nécessaire d’une part, d’acquérir de nouvelles connaissances sur le sujet, et d’appuyer les processus décisionnels en matière de prévention et de gestion sur terre, d’autre part. C’est donc pour cette raison que le projet vise à étudier des modèles de gouvernance efficace dans certaines zones pilotes, comme première étape avant d’aborder le problème au niveau méditerranéen.
COMMON – Sauver les tortues en méditerrané
Une des ambitions principales du projet COMMON est la gestion d’un réseau permanent qui assure la coordination des centres de sauvetage des tortues marines, afin d’enquêter sur le problème des déchets marins, dans lequel l’Italie, la Tunisie et le Liban sont impliqués en première ligne. En effet, de nos jours la pollution marine est reconnue comme un problème de pollution global en particulier dans le bassin méditerranée. Cependant l’impact de cette pollution dans les parties sud et est de la méditerranée, est moins connu.