Il agite à travers les médias le même attrape-nigauds.Celui des grands projets générateurs de milliers d’emplois. Rien que du déjà vu ! C’est avec ces mêmes promesses que les tunisiens ont été appâtés par l’ancien régime et ont cru un temps, qu’ils pouvaient obtenir du travail et de la dignité.

Mais désormais tous savent que ces projets mirifiques ne profitaient surtout qu’aux promoteurs qui en faisaient une opération d’enrichissement personnel. Le promoteur du projet, auquel on doit entre autres, le retard de la Cité de la Culture à Tunis, les dérapages de l’autoroute vers Mahdia, est connu pour avoir frayé avec les parents et alliés de l’ancien pouvoir. Le projet immobilier, qui porte mon nom, est encore une affaire de gros sous où l’on retrouve le style Trabelsi.

Pour la petite histoire, le groupe concerné, proche de Belhassen Trabelsi et Sakhr Matri est aussi propriétaire de l’Hôtel Club Bousten de Hammamet et de l’agence G.M. Travel. Il a participé à la réalisation de l’expansion du port “La Goulette” à Tunis avec le groupe tchèque PSJ et a poursuivi cette collaboration sur le projet « Sea World ». Les Tchèques devaient y apporter une assistance financière technologique et technique. Le financement du projet est assuré par le secteur bancaire au moyen de prêts d’exportation de la République Tchèque vers la Tunisie. Ces pratiques, sous d’autres cieux,  ont été contrées par un cadre législatif drastique.

Cependant, chez nous, il existe encore des transfuges de l’ex pouvoir qui persistent à vouloir bétonner nos côtes avec des projets aussi insensés que mal pensés.

“Sea World” consiste à doter les malheureuses côtes hammamétoises de tours futuristes en verre et béton entre lesquelles s’ébattront des orques et des dauphins. Tant de laideur évidente me désespère, tant de bêtise me révolte. C’est tout simplement criminel.

J’assume ce qualificatif énorme quand on sait combien notre tourisme doit être préservé et combien notre patrimoine naturel est fragile. Criminel pour son assassinat de l’équilibre écologique puisque dauphins et orques devraient se satisfaire de bassin plutôt que du grand large. Criminel car il transpose une laideur impersonnelle estampillée aux normes des pays du Golfe qui est en rupture totale avec le patrimoine charme de la Tunisie. Criminel car on fait encore croire aux Tunisiens que l’emploi se crée à coup de béton.

Dans ma naïveté de vieille déesse, je me demande comment le promoteur a pu avoir l’impudence ou la bêtise, de vouloir nous faire gober une aussi grosse couleuvre ? Dans les deux cas, il semble n’avoir pas saisi la portée de la révolution du 14 janvier et la vigilance citoyenne des tunisiens qui savent où sont les priorités de développement.  Non passeran.

Frida Dahmani

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