Le Centre de plongée Blue Dolphin créé en 2006 à Djerba est justement la concrétisation de cette opportunité. Deux passionnés de la mer, Mongi et Anne-Françoise caressent le rêve de faire découvrir la beauté des fonds sous-marins méditerranéens à toutes les personnes tentées par l’aventure. Leurs expériences et leurs connaissances des sites permettent de découvrir ou de pratiquer la plongée sous-marine en toute sécurité. Plongée enfant, plongée d’exploration, formation allant du débutant au brevet 3*, épaves, promenade en mer, snorkelling, pêche et autres activités sont proposés aux amateurs des profondeurs. Entretien.

Mille et une Tunisie : Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous investir autant pour le milieu marin?
Anne Françoise : Depuis mon plus jeune âge je fais partie du monde de l’eau, mon père étant pêcheur professionnel en Suisse, j’étais sur un bateau avant de savoir marcher. J’ai toujours alors été fasciné par les mammifères marins mais je n’ai pas pu faire des études de cytologies comme je le désirais. Le monde sous-marin est un monde encore mal connu et tout à fait fascinant. Au cours d’une plongée j’oublie tout. Les soucis et le stress de la vie sont relégués en arrière plan. J’ai voulu faire partager ces moments magiques à d’autres personnes.

Mille et une Tunisie : Est-ce que les fonds sous marins de la Tunisie font partie des plus beaux sites de plongée au monde ?
Au Nord de la Tunisie les sites sont absolument magnifiques. Au Sud, nous avons principalement des récifs artificiels sous forme d’épaves qui abritent une faune et une flore marine abondante. Chaque endroit offre des atouts pour les plongeurs. Nous avons aussi des rochers pas très profonds qui abritent de nombreux poulpes, tortues, poissons perroquets, balistes, girelles, etc. et avec un peu de chance les dauphins seront au rendez-vous. La région de Djerba est adaptée au baptême de plongée et nous faisons aussi beaucoup de passage de brevet en plusieurs langues.

Mille et une Tunisie : Quelle est votre clientèle cible ?
C’est une clientèle familiale, passionnée de plongée et avide de découverte. C’est une clientèle fidèle qui revient chaque année pour plonger sur l’île de Djerba.

Mille et une Tunisie : Quelle est la santé de la plongée en Tunisie surtout que plusieurs centres ont fermé leurs portes ?
Cette activité n’est pas facile en Tunisie. La Fédération des Activités Subaquatiques Tunisienne doit déployer de grands efforts pour développer encore plus la plongée. Nous n’avons aucun soutien de sa part. Pour toute demande il faut insister maintes et maintes fois.

Mille et une Tunisie : Quels sont les problèmes qui entravent cette activité ?
Le matériel est très difficile à obtenir et surtout très onéreux. Chaque année, il faut un long combat pour l’obtention des autorisations, de plus, comme la FAST est absente, nous devons collaborer avec des organismes internationaux qui eux ont vu l’attrait de la Tunisie pour la plongée. De plus, malgré la réglementation, certains centres de plongée ne respectent pas la déontologie de ce secteur d’activité et donne de ce fait une mauvaise réputation à cette activité en Tunisie.

Mille et une Tunisie : Quel est son impact sur notre tourisme?

Nous avons de nombreux plongeurs qui allient la plongée, le tourisme saharien et la détente à Djerba. Nous avons aussi de plus en plus de personnes qui viennent pour la plongée ou une formation de plongeurs.

Mille et une Tunisie : Comment doivent s’y prendre les acteurs du tourisme aujourd’hui pour relever ces défis ?
C’est une activité peu connue par les hôteliers qui ignorent l’impact de cette activité sur le tourisme tunisien. La plongée ne les intéresse pas car ils n’ont rien à y gagner. C’est un peu dommage car très souvent les plongeurs me demandent quels hôtels ils doivent choisir.
Certaines agences de voyages y ont vu un avantage et proposent directement dans leur séjour la possibilité de plonger.

Mille et une Tunisie : Quelle est votre politique quant à la promotion de la plongée ?

Nous travaillons en collaboration directe avec un tour-opérateur français qui propose la plongée directement avec les séjours. De plus, de nos jours, l’internet est un garant pour attirer ces plongeurs. Souvent ces derniers sont sur des forums spécialisés et avec leurs commentaires et grâce au bouche à oreilles, nous avons aussi des amis de plongeurs. La bonne réputation de notre centre est un atout majeur.

Mille et une Tunisie : Finalement quelle est, selon vous, la meilleure recette pour donner un élan à cette activité ?
Tout d’abord, nos centres pourraient évoluer plus vite grâce à un matériel plus performant.
Lancer sur ce marché implique de pièces de rechanges et de bateaux spécialisés. Ceci sans oublier de faire une communication ciblée, promouvoir nos sites de plongée dans les Salons et les foires touristiques voire inviter les décideurs, les TO et les voyagistes spécialisés dans ce créneau pour se familiariser avec notre destination. La promotion, c’est la plus difficile. Elle doit être agressive pour se démarquer de la concurrence. Comme tout client touristique, le plongeur est à la recherche de la bonne promo du moment et, accroc à internet, essaie de dénicher les meilleurs prix.

TB

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