Les dernières semaines, la vague populaire est devenue un tsunami qui nous a éloignés des grands rugissants de l’oppression pour nous déposer sur le champ de tous les possibles. Mabrouk et Bravo à tous. Cependant, c’est d’ici et à partir de maintenant que tout se joue. Le premier enjeu est celui de reconstruire. Reconstruire, ce n’est pas seulement réparer les dégâts visibles mais ceux qui ont pourri tout un système économique. Qu’on se rassure, la Tunisie a les liquidités nécessaires pour faire tourner la machine mais il faut que le travail reprenne et qu’on ait confiance en nous ; nous avons la capacité de répondre aux exigences et nous savons faire preuve de créativité. C’est bien de cela qu’il s’agit, mettre la même énergie, qui nous a fait conquérir la liberté, au service du pays. Ce ne sont pas là des formules à l’emporte pièce, il s’agit de la réalité que nous affronterons tous demain.
Les premières questions qui demandent des réponses urgentes :
– Qu’en sera-t-il des entreprises que détenaient le sérail et les familles parentes et alliées ? Peu importe, en fait à qui elles appartenaient, elles font vivre quelques milliers de familles et il ne s’agit pas d’avoir des chômeurs en plus d’autant que ces entreprises sont fortement inscrites dans le paysage économique.
– La bourse de Tunis, a été dans le rouge, et le sera encore, si aucune décision n’est prise quant à ces entreprises puisqu’elles représentent une part importante du portefeuille de la place de Tunis.
Nous sommes sommés d’avancer sans se faire d’illusions, c’est à ce prix que nous pourrons émerger. Notre système économique est une pelote de laine toute emmêlée ; en prenant le bon bout, nous déviderons le fil et pourront tricoter un réel tissu économique. Nous avons des entreprises réellement performantes et fiables, nous avons aussi les compétences humaines qui sont présentes et celles de la diaspora qui pourra revenir. Réguler nos importations est tout aussi essentiel pour maintenir un équilibre, vu que désormais elles ne seront plus assujetties à la corruption.
Il ne s’agira pas de faire du neuf à partir du vieux mais innover pour enter dans la cour des grands. Nous avons acquis notre liberté, nous garantirons les droits de l’homme. Nous nous sommes donné les moyens de négocier le statut avancé de la Tunisie avec l’Union Européenne mais nous devons aussi acquérir d’autres réflexes et ne pas négliger d’autres interlocuteurs tels que l’Afrique.
Frida Dahmani
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