Marina Baldasseroni, une ancienne disciple et aujourd’hui artiste peintre à Rome, a, pour toute réponse, salué avec admiration et solennité son grand maître: « Je participe à la commémoration du grand artiste A.Gorgi, fière et orgueilleuse d’avoir été son élève… qu’IL repose en paix dans le Paradis avec les artistes qui l’ont précédé ».

Son fils Sahby Gorgi fut le deuxième à nous répondre en nous faisant part de l’expression qu’il a choisi en guise de réponse – « “L’art ne s’arrête pas au sujet, il n’est qu’un prétexte pour raconter une histoire”-, mais aussi en nous livrant quelques anecdotes qui nous donnent la mesure de l’humour tellement « gorgiesque » : « Il lui arrivait souvent de s’adresser à ses personnages comme des personnages vivants. Il parlait avec eux pendant de longs moments et s’offrait même des répliques avec l’hypocrite, l’envieux, le vicieux, la «  zaabana », la danseuse de café chantant, le « tkerli »… qu’il déformait et dénudait à souhait rien que pour se foutre de leurs gueules. Il répondait toujours du tac au tac pour “bonjour maître” il répondait “bonjour kilomaître”. Dans sa galerie, quand il lui arrivait d’être fatigué, qu’une discussion l’ennuyait ou qu’il voulait congédier aimablement une personne, il s’écriait comme un patron de bar-tabac “OOOON FEEERME”, souvenir de son passage à Montparnasse. »

Leila Souissi, Commissaire d’Exposition, amie et complice de toujours, nous confie : « A. Gorgi disait : « On ne peut pas se prétendre peintre, même abstrait si on ne maîtrise pas le dessin » ; il disait aussi, « Si on ne s’occupe des jeunes artistes, l’art tarit ».  Pour moi, Gorgi était le peintre de la joie de vivre, de la sensualité acceptée, de la création continue, et surtout de l’absolu amour de l’art. » L.S

Aïcha Filali, qui expose actuellement à la galerie Ammar Farhat (“Elkolhom blayek” – Expo d’art et de photo de Aïcha Filali et présentation de l’ouvrage Plaques et propos, texte de Azza Filali, jusqu’au 14 janvier 2011), nous donne tout de suite le ton de sa réponse, par un : « C’est peut être un peu trivial mais l’expression la plus amusante de Gorgi pour qualifier une “croûte”,  c’est : « 5ariya fi 9ortas ». Je ne sais pas si c’est exploitable dans l’article… mais moi je l’aime bien et je n’hésite pas à l’employer dans les mêmes circonstances. »

Aïcha Gorgi, sa fille, galeriste de la Galerie Ammar Farhat, ne nous a pas livré de réponse électronique… C’est donc in situ, entourée des cimaises de l’expo en cours, qu’elle nous a parlé de son père, mais la teneur de cette entrevue fera l’objet d’une suite (article, intitulé : « Et si Gorgi m’était conté…suite sans fin »). A suivre de très près, donc !

*Leila Souissi, in HOMMAGE A GORGI, galerie Gorgi à Mutuelleville, 23, Avenue Jugurtha ce vendredi 7 Mars 2008, à partir de 17h30. Rencontre entre ses amis et complices de toujours autour de ses œuvres. Lire également sa préface « Gorgi, les couleurs de la plénitude », in Catalogue Gorgi, édité pour l’exposition Gorgi, à la galerie Ammar Farhat, janvier 2007)

Aisha Ayari

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Et si Gorgi m’était conté… suite sans fin (entretien avec Aïcha Gorgi)