Ferjani Hamali

Les ateliers  que vous y trouverez présentent des produits d’artisanat de fort belle facture tels que les couffins, les tapis ou les sets de table. Des bottes de jonc jaune, vert et bleu (smar) sont exposées en attendant leur triage. Ces nattes sont  fabriquées par des mains expertes qui transmettent de père en fils mille et une techniques.

C’est le cas d’Am Ferjani Hamali, un artisan qui œuvre à perpétuer cet art millénaire malgré son honorable âge.

Tout petit, il s’est initié à cet artisanat à côté de son père Ahmed et de son frère Mohamed. Le travail des nattes  est pour lui plus qu’un métier, c’est une passion. A 74 ans, il passe beaucoup de temps sur ses réalisations et travaille actuellement avec deux autres compagnons. « Fabriquer des nattes  avec une certaine recherche de perfection», c’est en ces termes que l’artisan perçoit son métier qui est pour lui «chaque fois différent» et «chaque fois un plaisir». L’artisan passe parfois deux à trois jours à perfectionner une natte. « C’est un travail de patience et de précision, et tout cela prend du temps », explique-t-il. Les clients viennent du fin fond du pays chercher ces nattes qui ornent sol et murs des maisons. « Elles sont très utilisées pendant l’hiver pour isoler les tapis des sols froids et humides des maisons non chauffées. Elles couvrent aussi le sol des mosquées et des zaouias ».

Pour fabriquer ses nattes, Am Ferjani se procure les joncs du côté de Tazerka et Korba, il les fait ensuite sécher par botte (hezma). « Une fois triées, je me penche sur mon  métier à tisser le jonc pour en faire d’éclatantes nattes ! ». Le nattier, qui travaille devant vous, utilise aujourd’hui encore un mode de fabrication artisanal vieux de près d’un siècle et résiste à la modernité de l’invasion de la machine. Ce vieil artisan  déplore la transformation du métier du nattier « C’est une tradition en perdition.

Il y a un côté magique dans ce métier. Faire du beau avec le jonc brut », explique-t-il. «Il y a 40 ans, on pouvait encore voir des centaines de nabeuliens à R’bat, Bir Ghoul et Bir Challouf . Ils travaillaient réellement avec ces techniques ancestrales. À présent, on est les derniers à faire ça. Et cette technique traditionnelle qui a tenu 100 ans est en train de disparaître. Les jeunes ne sont plus attirés par ce métier difficile et peu rentable. » Am Ferjani, cet amoureux des nattes  a  deux garçons. Pensent-ils un jour reprendre la boutique de leur père? « Non, ce métier  ne les intéresse pas ! », répond Am Ferjani en riant. Avant d’ajouter, l’air rêveur : « Dans dix ans, ce métier aura totalement disparu. Déjà, personne ne pense à le sauver. C’est vraiment regrettable. A 74 ans, je ne peux plus ! »

TB

Plan de situation:

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