Slow-Tourisme

solidaire…Le voyageur murit. Il se veut désormais responsable. Une nouvelle tendance qui accompagne cette transformation s’affirme . il s’agit du »slow travel », ou « slow-tourism ». Ce nouveau concept se veut l’expérience du temps dans le voyage. Le plaisir de s’arrêter quelque part, de s’imprégner d’un lieu et de la beauté de la nature. Cette démarche  fait peu à peu son chemin y compris en en Tunisie. Quelques  professionnels du tourisme tunisien  et autres enseignes hôtelières s’intéressent à ce nouveau créneau. Pierre-Marie Roux  est directeur de Klikango.com, un site qui offre une sélection de sites de voyage thématiques fidèles aux valeurs du “slow-travel”, dans l’esprit de la “slow-food”. Il présente à mille et une tunisie cette nouvelle forme de voyage.

Mille et une tunisie : La nouvelle tendance est au slow…est une autre manière de concevoir ses vacances ?
Pierre Marie Roux : C’est une  remise en cause du tourisme de masse certainement mais pas forcément du tourisme traditionnel. C’est un tourisme discret qui ne dénature pas le paysage et le rythme de vie local des destinations. L’objectif est de s’en imprégner, s’y immerger et s’y intégrer en prenant le temps. C’est un tourisme qui rejette la notion de performance et rentabilisation du temps si chère aux occidentaux, dans laquelle il faut remplir le temps à tout prix avec des activités, ne pas perdre son temps, en faire le maximum.

Quelles sont les exigences de ce tourisme ?
Ne pas être pressé. Ne pas chercher à tout voir et tout “faire” mais plutôt savoir renoncer et faire des choix. En faire moins mais le faire mieux, privilégier la qualité à la quantité. Aller à la rencontre de l’environnement humain et naturel tout en le respectant.

Quel est l’esprit du « slow-tourist « ?
L’éco touriste est quelqu’un qui doit être ouvert d’esprit et qui sait prendre le temps pour écouter, regarder et essayer de comprendre. Mais je crois qu’il faut éviter d’enfermer le « slow touriste « dans un profil type. Le « slow tourism » c’est plus un esprit et une attitude. Cet attitude est plus facile à adopter quand l’environnement est propice (à la campagne, dans les hébergements typiques de petites taille, dans un terroir typé, dans un cadre naturel préservé…) et avec des moyens de transports doux (à vélo, à pied, en bateau, à cheval …). Le « slow tourist » va essayer de limiter au maximum toutes les contraintes stressantes qui l’empêche d’avoir une attitude d’écoute, d’ouverture et de découverte en profondeur comme les déplacements trop rapide, un rythme trop soutenu, un programme de visite trop chargé, etc… Il va s’intéresser au terroir et à ses particularités, il n’aime pas la standardisation. Mais il peut y avoir de très nombreux profils différents en fonction des centres d’intérêts, des attentes. On peut voyager en avion et demeurer un « slow tourist » avec une capacité d’écoute et de regard mais en revanche on ne peut pas être un « slow tourist » même si on voyage en bateau si on est borné, enfermé dans ses certitudes et si ne sait pas regarder et écouter !

Est-ce que la Tunisie a des atouts pour devenir une destination de « slow tourism » ?
Absolument, en dehors des zones du tourisme de masse la Tunisie offre des régions méconnues qui ont gardé leur authenticité et qui sont propices au « slow travel » avec un développement des hébergements ruraux, maisons d’hôtes, fermes d’hôtes. Et d’une manière générale, le rapport au temps y est beaucoup plus propice que dans les pays occidentaux. Les gens savent encore prendre le temps.
Comment voyez-vous l’avenir de l’écotourisme ?
Au sens strict du terme, l’écotourisme est assez marginal et limité à certaines zones naturelles d’exception et encore très sauvages d’Amérique Latine, d’Afrique et d’Asie mais beaucoup l’utilisent dans un sens plus large, en le considérant comme un tourisme responsable et plus écologique dans un cadre naturel ou rural. Si l’on s’en tient à ce sens là on peut dire que l’écotourisme est en plein développement à travers le monde.

TB