Dans une région où les pluies sont rares, l’eau précieuse et les terres arides, la culture du pistachier peut sembler surprenante! Et pourtant, aux côtés du palmier et de l’olivier, le pistachier tient une place particulière auprès des agriculteurs de Gafsa.

Et pour cause!

Les mamans de la région, au moment de sevrer leur bébé, ajoutaient des petites doses de pistache moulu très fin à quelques gouttes d’huile d’olive et le donnait aux bébés afin de stimuler l’intelligence de l’enfant. C’est dire combien le gafsien est habitué au gout de ce fruit connu pour avoir des vertus antivenimeuses, toniques, hépatiques et analeptiques.

Deux variétés de pistaches se divisent la production de la région de Gafsa;  la “matri ” et la gtari” ( pure produit du terroir). Peu gourmande en eau, la culture du pistachier a été abandonnée au début du siècle dans la région mais revient à la mode ces dernières années. L’Etat en encourage la production en mettant annuellement quelques 300 mille plants à disposition des agriculteurs. Dans la région certains arbres sont plusieurs fois centenaires et d’autres ont récemment été plantés. Sachez qu’un pistachier met 15 ans avant d’être vraiment productif et continue à  donner des fruits pendant des centaines d’années.

Calorique, la pistache l’est autant que l’amande sèche ( 620 calories pour les 100g) et que la cacahuète (600/ 100g). Calculé à 13 calories la pistache, il faut compter 635 calories pour 100 g.

Citée dans les Mille et une nuits, prisée dans l’antiquité – la célèbre reine de Saba l’aurait déclarée fruit royal – la  pistache a su conquérir toutes les cuisines du monde. Symbole de santé, de bonheur et de chance en Chine, très prisée en Inde pour s’armer contre les frimas de l’hiver ou star incontestée des apéritifs européens, la pistache est consommée internationalement et en grande quantité.

La Californie est le premier producteur mondial et produit chaque année plus de 200 millions de kilos. Elle a détrôné l’Iran qui a longtemps été premier producteur mondial.

Amel DJAIT