Dans ce dernier épisode de la Saison2 d’Alf Thneya we Thneya, sponsorisé par l’Arab Tunisian Bank http://www.atb.tn, nous avons choisi de vous parler d’une expérience unique, la pêche en eaux douces. Cette pratique assez méconnue pourrait être exploitée dans les années à venir dans des perspectives de tourisme durable en Tunisie.
Pour écouter le podacst:
Pour cet épisode, nous vous emmenons en reportage, à la rencontre des pêcheurs d’eaux douces, les pêcheurs des oueds et barrages de Tunisie.
Les pêcheurs d’eaux douces constituent une brave communauté peu connue qui vit et se déploie dans cette activité presque quotidiennement. Souvent, ces pêcheurs exercent ce métier en guise de second emploi tout comme les communautés qui vivent de la récolte du chêne liège ou encore de celle du bois de bruyère dans le nord ouest du pays.
Les pêcheurs, tout comme les communautés précédemment citées, représentent des métiers qui se régénèrent difficilement faute de relève générationnelle. Leur savoir-faire est menacé.
Les pêcheurs d’eaux douces dans les barrages suivent un cérémonial bien huilé. Ils ont une relation fusionnelle avec la nature et l’eau. Ils ne prennent que ce dont ils ont besoin et sont souvent dans le respect total du barrage qu’ils admirent.
Dans un souci de préservation, ils utilisent des filets dont le maillage est assez gros de façon à ne capturer que les gros poissons. Partir à la pêche avec un des membres de cette communauté, à Sidi Salem par exemple, est une expérience à vivre. Sachez quand dans ce barrage en particulier, près de 150 pêcheurs se déploient.
Pêcher en eau douce est difficile. Cela nécessite de la patience et demande beaucoup d’effort physique. La pêche se déroule en barque avec des rames et généralement, il faut être au moins deux. Durant une sortie, le pêcheur peut lancer jusqu’à 7 ou 8 filets qu’il revient ensuite lever.
Les filets de pêche peuvent atteindre jusqu’à 150 m de déploiement et peuvent atteindre jusqu’à 15 m de profondeur. Le poisson d’eau est plus difficile à capturer quand le barrage est plein d’eau et forcément plus aisé quand l’eau est moins diffuse.
Mais quel type de poisson pêche-t-on en eaux douces de Tunisie ?
En fait, il existe dans la majorité des barrages du pays 8 variétés autochtones et 4 introduites. Nous pouvons citer, la carpe, le sandre ou encore le mulet….
Ces poissons, qui dans d’autres pays sont fortement appréciés en cuisine, sont méconnus et pas appréciés à leur juste valeur dans le pays. En Tunisie, leur valeur marchande est basse, car la consommation des poissons d’eaux douces ne fait pas partie des traditions culinaires. Mais qui sait, cela peut peut-être changer!
En discutant avec les pêcheurs, nous découvrons qu’il existe une autre technique de pêche utilisée particulièrement dans les oueds. Le filet de pêche est tendu du part et d’autre de l’oued, ensuite ce sont des bruits dans l’eau fait par les pêcheurs qui guident le poisson vers les filets.En fait, celui-ci se réfugie dans les filets par peur. Cette pratique est particulièrement répandue le long de la Medjerda.
Crédit photo de Pierre Gassin.